La Bretagne est bien connue pour ses très nombreux saints, une vallée dans les Côtes d’Armor, « la Vallée des Saints » leur est même dédiée. Ce dimanche 31 aout 2025 près d’une centaine de pèlerins étaient réunis pour le Pardon de Saint Elouan, un saint d’origine celtique, venu d’Irlande, et disciple de Saint Tugdual de Tréguier. Saint Elouan naquit au VIIème siècle, il quitta son pays, avec de très nombreux missionnaires, pour évangéliser les païens d’Armorique. Il fonda une centaine de monastères. Le silence et le recueillement perpétuel étaient prescrits à ses religieux. En ce XXI -ème siècle il est toujours très présent, sa chapelle, située sur la commune de Saint-Guen, proche de Mûr-de-Bretagne, accueille actuellement 1000 visiteurs dans l’année dans ce lieu isolé. Aussi, j’ai voulu en savoir davantage sur ce saint que je ne connaissais pas.
– Ce dimanche 31 aout une centaine de pèlerins se sont réunis devant la chapelle pour célébrer le Pardon de Saint Elouan, afin de recevoir sa protection le jour de son culte. Ce saint, vécu toute sa vie en ermite à la recherche de la solitude et il s’établit dans la forêt près de la rivière « Le Doueff » dans le Morbihan. De son vivant, Saint Elouan est devenu populaire, il était considéré comme un homme de grande bonté et humaniste. Les gens le consultaient pour se préserverdes maladies, et protéger leurs enfants. Saint Judicaël, un monarque qui possédait des châteaux dans cette région, le remarqua, il lui bâtit un ermitage et le meubla. Elouan souhaitant mener une vie encore plus retirée vint ensuite s’installer à Mûr dans la paroisse de Saint-Guen, il mourut le 6 aout 660 dans son ermitage. Il a été sanctifié vers le Xème siècle. Une première chapelle a été élevée avec son tombeau situé à l’extérieur le long d’un mur de la chapelle. Selon les archives, au XVII -ème siècle, une vieille femme pria dans cette chapelle en ruine et y trouva une statue en bois, du saint. Nettoyant la statue, elle lui demanda en échange la protection de ses enfants. De retour le lendemain elle trouva le tombeau rempli d’eau. C’est avec cette eau, que des miracles commencèrent de se produire, et que des maladies incurables furent guéries à cette époque. La chapelle fut rénovée et son culte se poursuivi.
– La sainteté d’Elouan est reconnue depuis plusieurs siècles. Le Père Albert de la paroisse de Loudéac, missionnaire et serviteur des pauvres, qui a célébré la messe ce 31 aout, a rappelé que :« Saint Elouan a laissé tout ce qu’il avait pour se mettre au service des autres »et d’ajouter : « ces fêtes traditionnelles comme les Pardons, sont des occasions à saisir : Il ne faut pas les oublier, cela peut aider les enfants à maintenir les traditions. Le travail de l’association de sauvegarde des chapelles de Saint-Guen est indispensable, cela fait partie de l’Histoire de la Bretagne ». Même constat pour Gildas Le Fresne, président de cette association :« l’association de sauvegarde des chapelles de Saint-Guen a été créée en 2017, notre objectif est d’obtenir suffisamment de fonds, afin d’aider aux rénovations de nos chapelles. Ici, notre projet actuel est de rénover les vitraux. Il y a d’autres travaux à prévoir, mais beaucoup plus gros qui nécessiteront des subventions bien plus importantes, auxquelles nous ne pourrons participer que dans la mesure de nos moyens ».
Une fois le Pardon terminé, les bénévoles de l’association ont offert le verre de l’amitié aux personnes sur place. Ils ont ensuite organisé un repas près de l’étang de Guerlédan. C’est la première année que cette initiative voit le jour. Les pèlerins ont largement répondu présents. Ils étaient 260 à s’être regroupés pour partager ce moment de convivialité. Les bénéfices de ce repas serviront à financer de nouveaux projets portés pas l’association.
Que retenir de ce Saint ? Cette eau, apparue spontanément dans sa tombe, considérée comme miraculeuse à partir du 17 -ème siècle, s’est tarie depuis. Et, si ces derniers siècles les miracles se sont fait plus discrets, il n’en demeure pas moins que le culte de Saint Elouan reste vivace. Il permet de réunir, au moins une fois par an, petits et grands dans le respect des traditions chrétiennes.