Réalisateur, organisateur de festivals et découvreur de talents, Ayekoro Kossou organise le 15 décembre 2017 la 22e édition de Un Court Tournable.
Ayekoro Kossou est né au Bénin il y a une quarantaine d’années. Pour conserver la mémoire de ses origines plus lointaine, son prénom yoruba (une langue nigérienne) signifie : « la vie n’est pas toujours simple, dans le sens qu’il faut savoir la prendre à bras-le-corps ».
C’est effectivement ce qu’il a fait en découvrant un autre pays dès son plus jeune âge. Entre 3 et 16 ans, il grandit au Sénégal puis arrive en France avec sa famille où il poursuit des études.
Une personnalité riche et éclectique
Adolescent, Ayekoro Kossou suit une formation en informatique. Mais sa dernière année de formation, alors qu’il n’a qu’une vingtaine d’années, il découvre l’image pour raconter des histoires. Il apprend à monter les rushes pour mieux réaliser courts-métrages et documentaires, et mieux échanger avec les monteurs.
Toujours adolescent, il réalise un court-métrage sur un handicapé physique pour une association de Bobigny où il habite. Les réactions sont encourageantes, mais il faut bien vivre, il décide de poursuivre une carrière dans l’informatique.
Les débuts de sa carrière de réalisateur
Dix ans sont passés. Ayekoro Kossou décide de donner corps à sa passion. Il suit une formation scénario et production à l’École supérieure de réalisation audiovisuelle (Esra).
C’est à ce moment-là que débute réellement sa carrière avec la réalisation d’un documentaire de 16 minutes sur une ONG au Bénin. La thématique est particulièrement douloureuse. Il s’agit de raconter la vie d’une famille dont les trois enfants sont atteints de myopathie. L’objectif est d’aider l’ONG qui a besoin d’un documentaire institutionnel afin de mieux communiquer sur la maladie. Documentaire qui sera présenté au festival Entr’2 Marches à Cannes, festival international du court-métrage sur le thème du handicap, et où il sera bien accueilli par les spectateurs.
Ayekoro Kossou poursuit avec l’adaptation d’une histoire courte, d’une fiction À cœur ouvert, qu’il tourne en 2012. Il traite de la mixité, par rapport à la couleur de peau dans un couple, avec les problématiques d’acceptation et le constat que les questions de fond restent universelles. La même année, il monte son premier festival : Un Court Tournable.
Une société de production et de nouveaux objectifs
Conforté dans ses choix, Ayekoro crée en 2013 sa société de production : Un autre regard. Il poursuit la mise en place de festivals Un Court Tournable qu’il finit par rendre incontournables. Il en organise quatre chaque année.
Pour chacun d’entre eux il visionne près de 100 courts-métrages. Seuls cinq à sept d’entre eux sont retenus pour une durée d’environ 1 heure 30 de projection. La sélection des films se fait sur des critères de diversité de décors et de cultures, à la fois dans le genre et aussi sur des histoires qui ont un message à faire passer au-delà de la belle image. Ces histoires permettent de faire voyager les spectateurs.
Ayekoro Kossou recherche également des réalisateurs qui n’hésitent pas à casser les codes cinématographiques pour mieux se les réapproprier. Il appelle cela des films « ovni ». Ce sont des films moins conventionnels et qui ont besoin d’être aidés. Il ne veut pas les mettre à l’écart.
Une actualité bien remplie
Le 15 décembre prochain, Ayekoro Kossou organise la 22e édition de son festival Un Court Tournable. L’accueil débutera à 19 h 30 et la projection démarrera à 20 heures au cinéma Club de l’Étoile, 14 rue Troyon à Paris dans le 17e.
Grâce à ces festivals, les auteurs peuvent se faire connaître du public en présentant leurs films. Suite à la projection, les spectateurs peuvent débattre avec les réalisateurs. Un moyen de passer un bon moment et de découvrir des nouveaux talents. Les discussions peuvent se poursuivre autour d’un cocktail qui clôt la soirée.