Après avoir présenté ses vœux aux journalistes, Gérard Larcher n’a pas mâché ses mots. De très nombreux sujets ont été abordés. Il a constaté que le monde et notre pays vont mal, tout en rappelant qu’il croit aux institutions de la Ve République « qui nous ont permis de traverser de nombreuses crises ».
Le retour des idéologies
Pour Gérard Larcher les nationalismes progressent en Europe redevenant des idéologies. Interrogation également à propos des États-Unis, de la Chine et de la Russie qui semblent vouloir imposer leur vision géopolitique du monde. Le président du Sénat considère que cette année sera décisive pour les institutions européennes, incapables d’imaginer une solution à la crise migratoire « qui sape ses fondements ». Une crainte aussi par rapport au Brexit : « Un événement qui aura des conséquences graves pour l’Europe et je ne suis pas optimiste après la mise en minorité de Theresa May. »
Passer du rond-point à la table ronde
C’est pour la France que le deuxième personnage de l’État est le plus inquiet : « Elle vient d’achever 2018 comme si elle était prise de « vertige » avec le sentiment qu’il n’y a plus, ni solidarité, ni règle commune, ni cohésion, ni ordre républicain. Une partie de notre nation s’est sentie « abandonnée » parce qu’elle a eu, à raison, le sentiment de ne pas être entendue, écoutée, respectée, d’être « à côté ». Pour ma part je perçois trois attentes pour cette nouvelle année : un besoin d’autorité, un besoin de dialogue, un besoin de cohésion. »
Gérard Larcher poursuit : « Je me suis prononcé pour le grand débat. Je ne suis dupe de rien, ni de la façon dont il a été imaginé, ni de la façon dont il est organisé. Mais comment pourrait-on refuser une initiative qui tente de passer du rond-point à la table ronde ? Il faudra être exigeant sur la suite que l’exécutif proposera de donner à cette consultation. »
Selon Gérard Larcher notre pays souffre
Pour le sénateur des Yvelines, la France dépense trop et ne produit pas assez. Il n’est pas possible de réclamer plus de services publics et moins d’impôts et encore moins envisageable d’accumuler éternellement le record des prélèvements obligatoires et celui des dépenses publiques. Il appelle de ses vœux une république qui accueille sans perdre son identité et qui réaffirme la primauté de la loi et de la démocratie.
Pour le président de la chambre haute : « Dans ce temps de doute et de remise en question je crois à nos institutions. Je crois au bicamérisme, car que serait notre démocratie sans une assemblée qui ne procède pas de la seule élection présidentielle, une assemblée indépendante du fait majoritaire, une assemblée capable de contrôler l’action du gouvernement en toute indépendance. »
Le mouvement des Gilets jaunes depuis plus de deux mois et maintenant les réunions consultatives du président de la République, Emmanuel Macron, auprès des maires, semblent donner raison à Gérard Larcher qui demande à revoir la décision concernant le non-cumul des mandats. Le chef de l’État qui recherche l’appui des élus pourrait opter pour un ajustement du non-cumul pour les petites collectivités.