Le Prix du Sénat du livre d’Histoire 2017 a été décerné à P.-F. Souyri pour son livre Moderne sans être occidental. Aux origines du Japon d’aujourd’hui.
C’est le jeudi 8 juin 2017, dans les salons de Boffrand de la présidence du Sénat, que le prix a été remis à Pierre-François Souyri pour son livre Moderne sans être occidental. Aux origines du Japon d’aujourd’hui (Éditions Gallimard).
La cérémonie
Cette 15e édition du Prix du Sénat du livre d’Histoire a débuté par un discours de Gérard Larcher. Le président du Sénat a rappelé que l’Histoire fut souvent au centre des débats dans notre pays ces huit derniers mois, ce qui influença probablement l’état d’esprit des membres du jury. Celui-ci, constitué de quatorze membres avec à sa tête Jean-Noël Jeanneney, professeur émérite des universités et ancien ministre a eu à choisir trois livres parmi les 150 ouvrages proposés !
Pour le président du jury, les délibérations à partir des 150 livres proposés ont exigées de chacun beaucoup d’effort et parfois des déchirements pour le choix. Les trois livres finalistes invitent à réfléchir sur les valeurs fondamentales de l’Histoire.
Le lauréat du Prix du Sénat du livre d’Histoire 2017
Le lauréat nous permet de découvrir l’histoire des idées japonaises. Il nous montre que l’éclosion de la société japonaise s’est faite avec des héritages chinois. Le livre souligne le décalage entre la société occidentale et la société japonaise. L’auteur, Pierre-François Souyri reconnait qu’il y a dans son livre un certain nombre d’idées difficiles à admettre par les occidentaux. Pour lui la modernisation japonaise commence bien avant l’arrivée de ceux-ci dans le pays : « Il s’agit d’un phénomène lié à la diffusion en profondeur de la pensée chinoise dans la société japonaise. »
Les autres finalistes
Deux autres livres étaient en compétition : Le crime du Palace (Éditions Payot) est un roman policier. Il part d’un fait réel qui s’est passé au début des années 1930. L’historienne Florence Tamagne reprend l’enquête sur un meurtre jamais élucidé, celui du directeur du Casino de Paris et du music-hall Le Palace. Au travers de ce récit, elle décrit la France de l’entre-deux-guerres.
L’autre finaliste, Dénaturalisés (Éditions du Seuil) de Claire Zalc, s’inspire des retraits de nationalité sous Vichy. L’auteure s’est plongée dans les archives. Elle décortique les méfaits de la loi du 22 juillet 1940, période où la politique de dénaturalisation apparaît comme l’un des moyens de définir les contours du « mauvais » citoyen et d’exclure les opposants. Un sujet qui n’est pas seulement réservé aux heures sombres de notre histoire et qui a trouvé échos dans notre société il n’y a pas si longtemps.
L’objectif du Prix du Sénat du livre d’Histoire est de réaffirmer l’utilité civique de la réflexion historique au service de l’ensemble de nos concitoyens. Cette année encore, la sélection a atteint son but.